Aller au contenu

Page:Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions, et romans cabalistiques, tome 29, 1788.djvu/162

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
144
Voyage

tôt il eſt parti avec ſon Champagne, qui a bien de la peine à le traîner. Il eſt ſi honteux de cet accident, qu’il dit qu’il n’oſera plus ſe préſenter devant vous.

Madame de Vieillardis

Hélas ! le pauvre enfant, qu’il a le cœur bon ! Voilà une bouteille, ma chère Catos, que je ne donnerois pas pour cent mille écus. Il n’aura pas ſitôt pris une goutte de la liqueur qu’elle renferme, qu’il ſera guéri. Appelle-moi quelqu’un, pour que j’envoie ſavoir de ſes nouvelles, en attendant que mes chevaux ſoient à mon carroſſe, pour aller moi-même m’en informer.

Fin du Proverbe.

Toute autre que la Richardin nous auroit fait jetter par les fenêtres après cet inſolent proverbe ; mais elle, ſûre de ſa jeuneſſe & de ſa beauté, fut la première à blâmer la Vieillardis, & à dire qu’il n’y avoit rien de ſi affreux qu’une vieille amoureuſe. Bréſy devina notre proverbe, qui étoit : N’aille au bois qui a peur des feuilles. Il ne paroiſſoit plus à ſa maladie ; car il rioit très-inconſidérément. Madame de Richardin lui dit qu’il n’étoit guère obligeant, d’avoir tant de gayeté dans le mo-

ment