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MÉTAUX ET PLANÈTES

més par un certain symbole, représentant les révolutions célestes et le passage des âmes à travers les astres. C’était un escalier, muni de 7 portes élevées, avec une 8e au sommet.

La première porte est de plomb : elle est assignée à Saturne, la lenteur de cet astre étant exprimée par la pesanteur du métal[1].

La seconde porte est d’étain ; elle est assignée à Vénus, dont la lumière rappelle l’éclat et la mollesse de ce corps.

La troisième porte est d’airain, assignée à Jupiter, à cause de la résistance du métal.

La quatrième porte est de fer, assignée à Hermès, parce que ce métal est utile au commerce, et se prête à toute espèce de travail.

La cinquième porte, assignée à Mars, est formée par un alliage de cuivre monétaire, inégal et mélangé.

La sixième porte est d’argent, consacrée à la Lune ;

La septième porte est d’or, consacrée au soleil ; ces deux métaux répondent aux couleurs des deux astres.

Les attributions des métaux aux planètes ne sont pas ici tout à fait les mêmes que chez les Néoplatoniciens et les alchimistes. Elles semblent répondre à une tradition un peu différente et dont on trouve ailleurs d’autres indices. En effet, d’après Lobeck (Aglaophamus, p. 936, 1829), dans certaines listes astrologiques, Jupiter est de même assigné à l’airain, et Mars au cuivre.

On rencontre la trace d’une diversité plus profonde et plus ancienne encore, dans une vieille liste alchimique, reproduite dans plusieurs manuscrits alchimiques ou astrologiques et où le signe de chaque planète est suivi du nom du métal et des corps dérivés ou congénères, mis sous le patronage de la planète. Cette liste existe également dans le Ms. 2419 de notre Bibliothèque Nationale fol. 46 verso, où elle fait partie d’un traité astrologique d’Albumazar, auteur du IXe siècle, avec des variantes et des surcharges qui ne sont pas sans importance : une partie des mots grecs y sont d’ailleurs écrits en caractères hébreux, comme s’ils avaient un sens mystérieux (voir dans ce volume, texte grec, p. 24). Dans cette liste,

  1. Saturni sidus gelidæ ac rigentis esse naturæ. Pline, H. N., II, 6.