l’airain, aussi attribué à la planète Mars, a existé autrefois ; elle est attestée par celle de leurs noms : le mot æs qui exprime l’airain en latin dérive du sanscrit ayas qui signifie le fer[1]. C’était sans doute, dans une haute antiquité, le nom du métal des armes et des outils, celui du métal dur par excellence.
7o L’étain correspondait d’abord à la planète Hermès ou Mercure. Quand Jupiter eut changé de métal et fut affecté à l’étain, le signe de la planète primitive de ce métal passa au mercure (ce vol. fig. 10, Pl. VIII, l. 6).
La liste de Celse attribue l’étain à Vénus ; ce qui rappelle aussi l’antique confusion du cuivre et du bronze (airain).
8o Mercure. Le mercure, ignoré, ce semble, des anciens Égyptiens, mais connu à partir du temps de la guerre du Péloponèse et par conséquent à l’époque alexandrine, fut d’abord regardé comme une sorte de contre-argent et représenté par le signe de la lune retourné (ce volume, fig. 3, Pl. I, l. 19). Il n’en est pas question dans la liste de Celse (iie siècle). Entre le vie siècle (liste d’Olympiodore le Philosophe, citée plus haut) et le viie siècle de notre ère (liste de Stéphanus d’Alexandrie, qui sera donnée plus loin), le mercure prit (fig. 10, Pl. VIII, l. 6) le signe de la planète Hermès, devenu libre par suite des changements d’affectation relatifs à l’étain. Dans la liste planétaire, il a été également ajouté après coup, à la suite des dérivés de cette planète, spécialement affectée à l’émeraude (voir p. 79).
Ces attributions nouvelles et ces relations astrologico-chimiques sont exprimées dans le passage suivant de Stéphanus : « Le démiurge plaça d’abord Saturne, et vis-à-vis le plomb, dans la région la plus élevée et la première ; en second lieu, il plaça Jupiter vis-à-vis de l’étain, dans la seconde région ; il plaça Mars le troisième, vis-à-vis le fer, dans la troisième région ; il plaça le Soleil le quatrième, et vis-à-vis l’or, dans la quatrième région ; il plaça Vénus la cinquième, et vis-à-vis le cuivre, dans la cinquième région ; il plaça Mercure, le sixième, et vis-à-vis le vif-argent, dans la sixième région ; il plaça la lune la septième, et vis-à-vis l’argent, dans la septième et dernière région[2]. » Dans le manuscrit, au-dessus de chaque planète, ou de chaque métal, se trouve son symbole. Mais, circonstance caractéristique,