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Page:Collection des anciens alchimistes grecs - L1, 1887.djvu/117

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MÉTAUX ET PLANÈTES

Pl. VII, l. 11 et 12). Le plomb était regardé par les alchimistes égyptiens comme le générateur des autres métaux et la matière première de la transmutation ; ce qui s’explique par ses apparences, communes à divers autres corps simples et alliages métalliques.

En effet, ce nom s’appliquait à l’origine à tout métal ou alliage métallique blanc et fusible ; il embrassait l’étain (plomb blanc et argentin, opposé au plomb noir ou plomb proprement dit, dans Pline), et les nombreux alliages qui dérivent de ces deux métaux, associés entre eux et avec l’antimoine, le zinc, le bismuth, etc. Les idées que nous avons aujourd’hui sur les métaux simples ou élémentaires, opposés aux métaux composés ou alliages, ne se sont dégagées que peu à peu dans le cours des siècles. On conçoit d’ailleurs qu’il en ait été ainsi, car rien n’établit à première vue une distinction absolue entre ces deux groupes de corps ;

5o Le fer correspondait à Mars. Cette attribution est la plus ordinaire. Cependant, dans la liste de Celse, le fer répond à la planète Hermès.

Le signe même de la planète Mars se trouve parfois donné à l’étain dans quelques-unes des listes (ms. 2827, fol. 16 verso, Pl. VII12, 3e signe [ce volume, fig. 6. Pl. IV, l. 12] ; fol. 17 recto, l. 12, 3e signe [ce volume, fig. 7, Pl. V, l. 12]). Ceci rappelle encore la liste de Celse, qui assigne à Mars l’alliage monétaire. Mars et le fer ont d’ailleurs deux signes distincts, quoique communs au métal et à la planète, savoir : une flèche avec sa pointe, et un θ, abréviation du mot θουράς, nom ancien de la planète Mars (ce volume, fig. 3, PI. I. 1. 5 ; parfois même avec adjonction d’un π, abréviation de πυρόεις, l’enflammé, autre nom ou épithète de Mars (ce volume, fig. 7, Pl. V, l. 17) ;

6o Le cuivre correspondait à Aphrodite (Vénus), ou Cypris, déesse de l’île de Chypre, où l’on trouvait des mines de ce métal ; déesse assimilée elle-même à Hathor, la divinité égyptienne multicolore, dont les dérivés bleus, verts, jaunes et rouges du cuivre rappellent les colorations diverses. Le signe du cuivre est en effet celui de la planète Vénus (ce volume, fig.  3, Pl. I, l. 6, et fig. 8, Pl. VI, l. 3) ; sauf un double signe qui est une abréviation (ce volume, fig. 8, Pl. VI, l. 41.

Toutefois la liste de Celse attribue le cuivre à Jupiter et l’alliage monétaire à Mars, etc. La confusion entre le fer et le cuivre, ou plutôt