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Page:Collection des anciens alchimistes grecs - L1, 1887.djvu/130

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INTRODUCTION

alliage de plomb et de cuivre, renferme celui du cuivre (fig. 6, Pl. IV, l. 13). Le signe du plomb se trouve dans celui de l’antimoine (sulfuré), par suite d’une certaine confusion entre les deux métaux (fig. 7, Pl. V, l. 10). Le symbole d’un métal figure également dans les noms de certains minéraux, dont ce métal peut être extrait : par exemple, le signe du vermillon du Pont renferme celui du mercure (fig. 6, Pl. IV, l. 24, 2e signe). Tous ces rapprochements, les derniers surtout, rappellent nos nomenclatures.

Les listes alchimiques ne contiennent pas seulement les noms des métaux, mais aussi ceux des substances minérales et des produits employés, soit dans l’industrie, soit dans la matière médicale. Les signes correspondants ont été formés toujours suivant une règle pareille à celle qui préside aujourd’hui à la formation des symboles de nos corps simples et de nos radicaux composés ; je veux dire en prenant les premières lettres ou les lettres principales du nom que l’on voulait exprimer : c’est ce qu’on peut voir dans les planches qui suivent.

Les listes inscrites dans ces planches se rapportent à des époques très diverses ; les plus anciennes remontent au commencement du moyen âge. Mais elles ont été remaniées à plusieurs reprises : chaque copiste ajoutant à la suite tous les signes qu’il connaissait, ou qu’il trouvait dans d’autres ouvrages, sans craindre de donner trois ou quatre signes distincts pour le même nom plusieurs fois répété. Il est facile de reconnaître ces additions ou intercalations, soit d’après le changement de sujet, soit d’après le mot d’ἄλλως (autrement, parfois écrit dans les manuscrits avec une initiale rouge.

L’analyse des signes du manuscrit 2327, comparés avec ceux du manuscrit de Saint-Marc, du manuscrit 2325, du manuscrit 2419 et de quelques autres, permet d’y reconnaître dans la liste fondamentale au moins neuf listes partielles de ce genre, successivement ajoutées.

Développons cette discussion.

1o. On distingue d’abord une première liste, très courte et très ancienne, laquelle renferme seulement les signes des sept planètes, suivies des noms des sept métaux correspondants, donnés en sept lignes dans le manuscrit de Saint-Marc (Pl. I, l. de droite, Pl. IV, l. 1 à 7). Dans le manuscrit 2527, on retrouve les cinq derniers métaux : plomb, électrum, fer, cuivre, étain, suivant le même ordre et avec les mêmes épithètes (Pl. V de la l. 15, dernier mot,