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TRENTE POÉSIES RUSSES


Tout rentre, par degrés, dans l’ombre et le mystère,
Sans secousse, sans bruit.
Et le ciel et la terre
Se plongent dans la paix qui précède la nuit.

Par moments, on entend, s’envolant dans la brise,
Et par l’écho lointain
Répétée indécise,
Une vague chanson qui murmure et s’éteint.

Une étoile là-haut s’allume, la première,
Qui d’un regard ami
Fait tomber la lumière
Sur le monde déjà somnolent à demi.

Oui, le calme s’étend sur toute la nature ;
Tout s’apaise, excepté
Le chagrin qui torture,
Plus amer chaque jour, mon esprit tourmenté ;