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par procureur. Mais les rois de France l’exigèrent en personne, jusqu’à Louis XII. Le roi était assis sur son trône ; le comte de Flandre s’approchait de lui, la tête découverte et sans épée. Après qu’il avait mis un genou en terre, il posait ses mains sur celles du roi. Celui qui recevait et celui qui rendait l’hommage devaient alors entrelacer leurs doigts les uns dans les autres, pendant que le comte jurait foi et hommage, et répétait toutes les promesses de fidélité, de service et d’obéissance, que lui dictait le chancelier de France. Après cela, le roi le recevait au nombre des pairs de son royaume et lui donnait sa joue à baiser, en même temps que les hérauts de la cour se disputaient le chapeau, la robe, la ceinture, la bourse et l’épée du comte, qui étaient portés par des pages, et qui appartenaient aux hérauts du roi, suivant l’ancienne coutume[1].

— Comme les seigneurs suzerains étaient ordinairement les maîtres de régler la formule des hommages, on en trouve une foule de ridicules. Salvaing parle d’un fief du Maine, dont le seigneur vassal était obligé, pour toute prestation de foi et hommage, de contrefaire l’ivro-

  1. Histoire des comtes de Flandre, jusqu’à 1697.