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les habitans de la partie de son royaume, d’où le vent a soufflé[1].

— Durant les années orageuses de notre dernière révolution, quelques sociétés patriotiques proposèrent d’établir un nouvel impôt qui, en rapportant de grosses sommes, ne ferait pas crier les consommateurs de l’objet sur lequel il serait levé : il s’agissait d’une taxe sur les cercueils. — On a dit bien des choses sur le ridicule de cette proposition ; mais elle n’était que ridicule ; et les impôts de l’air et du vent sont d’un despotisme inconcevable.

— Dans une dispute qui s’éleva en Turquie, entre des Musulmans et des Juifs, ces derniers prétendirent que les enfans d’Israël seraient seuls reçus dans les palais du paradis. Les Turcs demandèrent où seraient donc les amis de Mahomet : on leur répondit qu’ils passeraient les siècles éternels dans les jardins, cours et basses-cours. Le grand visir, apprenant cela, trouva qu’il n’était pas juste que les Musulmans demeurassent, pendant l’éternité, exposés aux injures de l’air. Il imposa sur les Juifs un tribut extraordinaire, pour les tentes que les Turcs seraient obligés de bâtir dans l’autre monde ; et

  1. Histoire des voyages, tome 5 de l’édition in-4°.