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— Quelques empereurs romains déclarèrent que tout l’air de l’empire leur appartenait ; et que, pour avoir la permission de le respirer, chaque citoyen devait payer un impôt proportionné à sa fortune. Cet impôt s’appelait la taxe de l’air[1].

Un roi de la Floride prétendait également que tout était à lui dans ses états ; et il persuadait ainsi à ses peuples qu’il pouvait disposer de tout ce qu’ils possédaient : « Vous avez tiré cet or de la terre ; vous avez labouré votre champ, où il est venu du millet ; vous vous êtes bâti une maison : mais pour tirer cet or de la terre, pour labourer votre champ, pour vous bâtir une maison, il vous fallait des forces, que vous n’auriez pas eues, si je n’avais prié le soleil, mon ancêtre, de vous les donner[2]. »

On sait que le roi de Congo lève un impôt sur le vent, comme des empereurs romains en ont levé sur l’air. Quand ce despote veut imposer un nouveau tribut, il choisit, pour se promener, un jour où il fasse grand vent ; il ne met alors son bonnet que sur une oreille ; et si le vent fait tomber son bonnet, le roi lève une taxe sur

  1. Aeris Censitio. Pline, liv. 12, chap. Ier.
  2. Saint Foix. Essais historiques, tome II.