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où sa renommée l'avait précédé. Albin était jeune ; mais son esprit, mûri par l'étude et le travail, lui donnait déjà l'expérience d'un vieillard. Son âme était fière et noble. Inébranlable dans ses projets, fixe dans toutes ses affections, il regardait la légèreté et l'inconstance, comme les plus viles des faiblesses humaines. Il avait la physionomie mâle, le sang bouillant, le maintien modeste, un courage poussé jusqu'à la témérité, Quant aux passions, il savait leur commander et les vaincre.

Le comte de Provence annonça une fête pour le lendemain de son arrivée. Quand la lice fut ouverte, les chevaliers entrèrent, la lance en arrêt, et les juges du camp donnèrent le signal du tournoi. Albin en eut toute la gloire et alla déposer ses lauriers aux pieds de Gabrielle. Mais celle que tant de braves n'avaient pu vaincre,