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celui qui venait de terrasser tant de rivaux fut vaincu par le regard d'une femme.

Albin n’avait pas encore aimé. Il ne croyait même pas à l'amour. L'amitié seule avait jusqu'alors régné dans son cœur, et jusqu'alors il avait défié l'amour de lui ôter le repos. Mais à la vue de Gabrielle, il se troubla, pâlit, et ressentit, sans les connaître, les premiers traits de cette flamme toute- puissante, que peu de cœurs on le don de bien sentir. Il se retira tout pensif, occupé des charmes de la jeune princesse.

Gabrielle, de son côté, n'avait pu le voir sans émotion. Sa valeur, sa fierté sa modestie, le bruit de ses vertus et de sa gloire, tout l'intéressait en faveur de ce jeune chevalier.

Huit jours s'écoulèrent, pendant lesquels l'amour fit des progrès rapides. Albin s'aperçut enfin qu'il ai-