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mait, que sa nouvelle passion lui ôtait le repos, et que rien ne pouvait la vaincre ; aussi ne le tenta-t-il point. Il y trouvait trop de douceurs, et c'eût été lui ôter la vie, que de chasser désormais de son cœur la pensée de Gabrielle.

On célébra de nouveaux tournois, où il se couvrit encore de lauriers ; et comme personne ne put le vaincre, on le nomma : le Chevalier aux armes terribles.

Cependant l'ermite Pierre prêchait les croisades dans toutes les cours de l'Europe. Le bruit de cette coalition superbe éveilla le courage des chevaliers, et les valeureux Provençaux ne furent pas les derniers à prendre les armes. Albin fut rappelé par son oncle pour marcher avec son père à la conquête de la Terre-Sainte, à la tête de ses cohortes. Si cet ordre fut cher à la