Page:Collin de Plancy - Les contes noirs - T1.djvu/185

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chir son Père ou l'engager au moins le différer. Mais quand elle sentit dans son sein le gage de son amour, elle se décidais devancer sa fuite, et l'exécuta le soir même. Malheureusement une de ses filles qui n'était pas dans la confidence, la voyant disparue, courut l'annoncer à son père, qui envoya à sa poursuite. Gabrielle, après avoir marché pendant fort long-temps, arriva accablée de lassitude auprès d'un bois solitaire. Elle s'y enfonça, s'assit au pied d'un arbre et se mit à pleurer. Hélas ! elle avait bien sujet de pleurer !... Seule maintenant dans le monde, exilée de la cour de son père, frappée peut-être de sa malédiction, séparée par les mers, de l’amant qu’elle idolâtrait, sans appui, sans ressource, que ne devait pas craindre une jeune fille, dépourvue d’expérience, en se hasardant parmi un inonde corrompu,