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Page:Collin de Plancy - Les contes noirs - T1.djvu/186

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et entièrement inconnu pour elle. Elle ne pouvait pas compter sur le travail de ses mains : on l'avait élevée en princesse ; et la molle éducation des grands leur apprend à jouir des faveurs de l'inconstante fortune, comme s'ils ne devaient jamais éprouver ses funestes retours. Taudis qu'elle se plongeait dans ces tristes pensées, elle entendit une voix qui lui criait de prendre courage. Elle se leva précipitamment, et aperçut derrière elle, à la lueur du crépuscule, un fantôme blanc qui s'évanouit aussitôt. Cette vision la jeta dans de nouvelles réflexions ; elle ne pouvait définir ce qu'elle sentait ; quand le bruit des pas de plusieurs chevaux vint frapper son oreille. Elle reconnut sur-le-champ les chevaliers de la cour de son père qui accouraient à toute bride, ayant à leur tête le fier Théobald. Elle