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Page:Collin de Plancy - Les contes noirs - T1.djvu/35

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appela son mari à grands cris, lui dit que sa nièce ne s’était point trompée, que le diable venait réellement la visiter, qu’elle l’avait vu de ses propres yeux, et qu’il fallait avertir le curé de la paroisse, pour qu’il l’exorcisât la nuit prochaine. Le curé vint en effet, accompagné d’un vicaire, et il fut décidé qu’ils passeraient la nuit dans la chambre d’Antoinette, avec son oncle et deux de ses cousins. Ils y entrèrent tous les cinq avant dix heures, se postèrent sur des chaises ; et le curé, qui tenait son bréviaire à la main, et son bénitier entre ses jambes, déclara fermement qu’il ne désemparerait delà, qu’après en avoir expulsé l’ennemi de Dieu et des hommes. Malgré ces bonnes résolutions, il était à peine onze heures, qu’ils étaient tous endormis, aussi-bien que la pauvre Antoinette, à qui cela n’était pas