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arrivé depuis long-temps, sans qu’on ait su depuis si ce sommeil était naturel, ou un ouvrage de Satan. Mais la jeune fille fut éveillée à minuit, par son tendre amant, qu’elle croyait n’avoir point vu pendant les deux nuits affreuses, et dont l’absence commençait à l’inquiéter. Elle aurait pu soupçonner le vrai de la chose, si elle eût été plus instruite des ruses du diable. Elle le revit avec plaisir, et son retour sembla dissiper toutes ses craintes, soit qu’il lui eût donné des forces surnaturelles, ou que l’amour soit assez puissant pour effacer le sentiment des autres passions. Il se montra plus amoureux que jamais, s’excusa de n’être point venu durant deux nuits, pour certains devoirs indispensables qu’il avait été obligé de remplir. Antoinette le crut, et elle allait peut-être s’abandonner encore, sans songer à