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Page:Collin de Plancy - Les contes noirs - T1.djvu/38

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avait promise, qu’elle s’était donnée à lui, et qu’il était son époux. Elle est à moi pour l’éternité, continua-t-il, j’en ai reçu le serment. Il proféra ensuite des blasphèmes exécrables, et voulut emporter sa victime : mais le prêtre l’en empêcha à force d’oraisons et d’eau bénite ; il l’obligea à se retirer seul. Il ne l’eût pas plutôt fait, qu’Antoinette tomba dans des convulsions affreuses, se renversa les yeux et les membres, et le curé dit qu’elle était possédée, ce qui fit dresser les cheveux à l’oncle et aux deux cousins, qui s’enfuirent. Le curé, resté seul avec son vicaire, fit tant de conjurations, qu’il força le diable à se remontrer. Il lui ordonna de lâcher prise ; mais le démon intrépide répondit qu’il avait le droit de prendre possession de son bien, et déclara fortement que rien n’était capable de l’en empêcher.