Page:Collin de Plancy - Les contes noirs - T1.djvu/37

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ceux qui l’entouraient, quand le curé s’éveilla en sursaut. Il s’étonna de sa distraction, se frotta les yeux, et vit auprès de la jeune fille, non un amant beau, aimable, bien fait ; mais un ange de ténèbres qu’il avait déjà exorcisé deux ou trois fois. Il recula saisi d’horreur, et réveilla ses quatre compagnons. Tous frissonnèrent à la vue du diable, et poussèrent des cris d’alarme. Antoinette interdite, ne possédait plus le pouvoir de parler, quand le prêtre jeta au nez de son amant une aspersion d’eau bénite. L’illusion s’évanouit aussitôt : elle reconnut, dans l’être séduisant à qui elle s’était livrée, le spectre qui l’avait tant épouvantée pendant deux nuits. En même temps, le curé le conjura, au nom du Dieu vivant, de dire ce qu’il demandait. Il répondit d’une voix terrible, qu’il était maître de cette tille, que son père la lui