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Page:Collin de Plancy - Les contes noirs - T1.djvu/55

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leur vienne terminer le triste reste de ma vie. Que je puisse au moins recevoir un baiser d’adieu de celle que j’aime, je mourrai sans me plaindre. » Il retomba ensuite dans son abattement. Cependant le père de Julie lui annonça les nouvelles résolutions qu’il avait prises, et lui ordonna de se préparer à suivre le lendemain Ernest à l’autel. « Grand Dieu ! s’écria Julie, l’ai-je bien entendu ? Moi, l’épouse d’Ernest ! Est-ce ainsi que vous tenez les promesses sacrées que vous avez faites à mon amant. — Vous n’en avez plus d’autre qu’Ernest, reprit sévèrement le père ; aimez-le comme il vous aime, et souvenez-vous que je vous défends de parler désormais à Alphonse. » Il sortit en achevant ces paroles, et laissa sa fille se livrer à sa douleur et à son dés-