Aller au contenu

Page:Collin de Plancy - Les contes noirs - T1.djvu/54

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

38


vait aimer. Ainsi, le soir même, il envoya dire à Alphonse, qui se promenait devant sa porte, agité par de sinistres pressentimens, que l’union projetée entre lui et Julie était rompue, et qu’on le priait de ne plus la voir. Alphonse, terrassé, resta muet ; et, quand il se retrouva seul, il s’abandonna au plus affreux désespoir, et résolut de se donner la mort. Il s’éloigna de la maison de son père, s’enfonça dans un petit bois, qui avait reçu les sermens de son amour, et y passa une nuit horrible. Le soleil se leva, et le trouva plongé dans les larmes et les réflexions les plus amères. « Voilà donc, se dit-il, le dernier de mes jours. J’étais à la veille du bonheur. J’en savourais d’avance la trop flatteuse amorce ; et j’en suis à jamais privé par un traître. Je mourrai, sans attendre que la dou-