Aller au contenu

Page:Collin de Plancy - Les contes noirs - T1.djvu/82

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

66


Il se hasarda pourtant à demander sa main au comte de Nevers. Celui-ci fut flatté de sa demande, et lui dit qu’il l’acceptait pour gendre, mais qu’auparavant il fallait aller sur les frontières, terminer au plutôt une guerre injuste, qu’un voisin hargneux lui avait suscitée ; c’était le comte Raoul, qu’on disait renégat et infâme magicien. Le chevalier, animé par l’espérance, jura de se bien battre, et de faire payer cher au discourtois voisin, le retard qu’il apportait à son bonheur. On fixa le départ à trois jours de là, pendant lesquels le jeune amant fît ses adieux à sa belle, et lui promit bien de la mériter par de nouvelles prouesses. On se mit en marche, le premier du mois de mai ; le comte de Poitiers commandait deux cents chevaliers, et quinze cents hommes d’armes. On