Page:Collin de Plancy - Les contes noirs - T1.djvu/89

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trecoupée de sanglots, que la victoire leur coûtait bien cher, et qu’un monstre était venu dans le palais la nuit précédente ; qu’après y avoir semé l’épouvante, il avait enlevé la belle Léontine. Si ces mots plongèrent le poignard dans l’âme du comte de Nevers, on se figure aisément l’effet cruel qu’ils produisirent dans le cœur de Robert. Après un moment de silence, il se fit dépeindre la forme du monstre qu’il reconnut pour l’indigne Raoul, qui lui était échappé sous une apparence hideuse. Malgré toute la douleur qu’il éprouva, il ne s’abandonna point à un vain désespoir ; et, résolu d’agir, il se sépara de l’armée, courut se revêtir d’armes noires, et sortit à la recherche de son amante. Il se trouva à la nuit dans la forêt où il avait vu, quelques jours avant, les deux femmes qui lui avaient mon-