Page:Collin de Plancy - Les contes noirs - T1.djvu/88

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Pendant qu’il s’arrêtait, stupéfait de cette étrange métamorphose, l’armée ennemie qui n’avait plus de chef, commençait à se mettre en désordre ; le comte de Nevers la poursuivit l’épée dans les reins ; la déroute fut complète, et les états de Raoul, qu’on ne revoyait point, reçurent les lois du vainqueur. Robert et le père de Léontine s’en retournèrent triomphans et couverts de lauriers. Mais quel fut leur effroi, en entrant à Nevers, d’en trouver les rues tendues de noir, et les habitans dans la désolation et le deuil. Le comte, qui s’attendait à voir la joie briller sur son passage, ne savait à quoi attribuer la tristesse générale ; et Robert, agité d’un secret pressentiment, se hâta de demander la cause de ce deuil publique. Le gouverneur de la ville, qui s’avançait alors à la rencontre des vainqueurs, leur annonça d’une voix en-