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Page:Collin de Plancy - Les contes noirs - T1.djvu/97

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jours. On trembla de voir bientôt réunis dans la tombe ceux que le destin avait trop tôt séparés. Les grands et les chefs des peuples vinrent le trouver, et le supplièrent de vivre pour des sujets qui l’adoraient ; et l’amour malheureux, qui écrase un cœur trop tendre, fut balancé par l’amour qu’il portait à son peuple. L’intérêt qu’il avait pour lui, fut seul capable dans Robert, de soutenir une existence ébranlée. Cependant le premier de mai était proche. Robert se ressouvint enfin de sa promesse ; et, quoique malade, il se rendit à la forêt, où il avait promis de se trouver ce jour-là. Il se rappela le bonheur dont il jouissait à pareil jour, l’année précédente, et versa des pleurs sur la solitude accablante où le laissait la perte de Léontine. Il ne s’endormit point, et la nuit était déjà avancée, quand l’ombre parut devant