Page:Collin de Plancy - Les contes noirs - T1.djvu/99

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si bien, il se sentit prêt à défaillir. Il prit la main de son amante, la couvrit de mille baisers ; et la dame qui la lui rendait, les conduisit à Poitiers sur un char que traînaient quatre coursiers plus blancs que la neige. Le comte de Poitiers fit publier dans ses états le retour de son épouse. Cette nouvelle surprenante y causa la plus grande émotion et les plus vifs transports d’allégresse. Tous ceux qui avaient suivi ses obsèques accoururent à sa rencontre, et bénirent le ciel du miracle qu’il faisait en leur faveur. Les fêtes durèrent plusieurs jours. Le bonheur revint dans le cœur déjà flétri de Robert, et l’âge d’or naquit dans ses états, sous les pas de son épouse. Pendant cinq ans d’une félicité que rien ne put altérer, elle lui donna trois enfans qui resserrèrent encore les liens qui les unissaient. Comme la paix régnait dans tous leurs états, Ro-