Aller au contenu

Page:Collins - C’était écrit.djvu/42

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
36
C’ÉTAIT ÉCRIT !

— Où donc était M. Arthur, lorsqu’il vous a fait cette réponse ?

— À l’écurie, où j’étais en train de desseller mon cheval. Au même moment, tous les palefreniers causaient et riaient à se tordre. »

Iris était aux regrets qu’Arthur eût donné une réponse de vive voix, plutôt qu’écrite. En cela, elle partageait encore la manière de voir du sauvage lord et sa crainte des mouchards. Le temps marcha lentement, jusqu’à quatre heures ; à ce moment, Iris, n’y tenant plus, proposa à Mme Lewson de profiter de ce bel après-midi, pour aller au-devant de sir Arthur ; la femme de charge opina du bonnet. Toutefois, au bout d’un instant, elle demanda à sa compagne de s’asseoir un moment sur un tronc d’arbre. Iris s’enquit si cette halte n’était pas motivée par une considération particulière. De fait, plusieurs routes bifurquaient à cet endroit, y compris un petit sentier tracé sous bois, que les piétons et les cavaliers prenaient souvent pour couper au plus court. Arthur en profiterait probablement ; cependant, au cas où le hasard lui ferait prendre la grande route, il fallait donc, pour ne pas manquer le cavalier, se placer de façon à commander les deux voies.

Trop agitée pour se soumettre à une attente passive, Iris témoigna le désir de longer pendant un certain temps le sentier sous bois, puis de rebrousser chemin si elle n’apercevait personne.

« Madame Lewson, veuillez m’attendre ici, fit-elle.

— Surtout, ne quittez pas le sentier battu », lui crie la vieille dame.

Iris s’engagea alors sous bois. L’espoir de rencontrer sir Arthur lui fit considérablement prolonger sa promenade, mais dès qu’elle voit la ligne blanche de la grande route, elle rebrousse chemin. Peu après, elle avise, à main gauche, une ruine qu’elle n’avait jamais remarquée ; elle s’en rapproche, et constate que les murs, en partie écroulés, ressemblent, en réalité, à ceux d’une maison ordinaire. Or, si une ruine n’est revêtue de la patine du temps, elle n’offre rien d’agréable à l’œil, au contraire !

Arrivée au tournant de la route, Iris avise un homme