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Page:Collins - C’était écrit.djvu/43

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C’ÉTAIT ÉCRIT !

qui émerge de l’intérieur des ruines ; elle pousse un cri d’alarme ! Ciel ! Devait-elle croire à son étoile ou à la fatalité du sort ! Le sauvage lord, celui-là même qu’elle s’était juré de ne jamais revoir, le maître de son cœur, pour tout dire d’un mot, peut-être celui de son avenir, était-il donc là, devant elle ?

Tout autre mortel eût demandé à quel heureux hasard il devait cette rencontre inespérée,… mais, lui, tout au bonheur de revoir la femme aimée, s’écrie éperdu : « Mon ange descendu du ciel, que le ciel soit béni ! »

S’approchant d’Iris, lord Harry l’enlace de ses bras caressants ; de son côté, elle cherche à se dégager de son étreinte, pendant qu’il promène un regard investigateur autour de lui. « Je ne vous cache pas, fit-il, que nous sommes environnés de dangers. Je suis venu ici pour veiller sur Arthur. De grâce, Iris, laissez-moi vous embrasser, ou je suis un homme mort ! »

Comme il s’inclinait pour couvrir de baisers le front et les cheveux d’Iris, trois hommes embusqués sortent des branchages ; qui sait, ils ont peut-être reçu le mot d’ordre de le traquer et de le mettre à mort ! Déjà, ils tiennent leurs pistolets braqués droit. Or, voilà qu’à la place du traître qu’on a dénoncé, ils se trouvent en face d’un couple de jeunes amoureux ! Bref, honteux et confus, les trois gaillards s’écrient : « Faites excuse et n’ayez crainte ! » Après quoi, ils pouffent de rire.

Pour la seconde fois, Iris avait sauvé lord Harry d’un péril imminent !

« Laissez-moi, de grâce,… » fit-elle avec l’anxiété vague d’une femme qui perd confiance en elle-même.

Enfin, l’étreignant convulsivement sur sa poitrine, lord Harry reprit :

« Ô ma bien-aimée ! ne me refusez pas la dernière chance de m’amender,… d’être digne de vous !… Je m’y engage pour serment. »

Enfin, les bras du sauvage lord lâchent prise. Une détonation retentit,… puis une seconde,… puis l’on distingue le bruit des pas d’un cheval lancé à bride abattue ; mais bientôt l’on aperçoit la monture sans cavalier. On s’élance à sa pour-