Page:Collins - La Femme en blanc.djvu/651

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venir comme il me plaisait ; et s’il m’arrivait de manquer à quelques-unes des précautions nécessaires, cette imprudence n’aurait, immédiatement du moins, de résultat fâcheux que pour moi-même.

Lorsque je quittai la station, la soirée (nous étions en hiver) allait bientôt commencer. Il n’y avait guère d’espoir, une fois l’obscurité venue, de poursuivre mes recherches avec quelque succès, dans des entours qui m’étaient inconnus. Je cherchai donc l’hôtel le plus proche pour y commander mon dîner et mon lit. Cela fait, j’écrivis à Marian pour lui apprendre qu’il ne m’était rien arrivé de malheureux, et que j’avais devant moi une assez belle perspective de réussite. Je lui avais recommandé, en quittant la maison, de m’adresser sa première lettre (celle que je comptais recevoir le lendemain matin), poste restante à Welmingham ; je la priai maintenant de faire passer à la même adresse sa lettre du second jour. Si, par hasard, je me trouvais hors de la ville quand elle arriverait, je pouvais très-facilement me la faire acheminer en écrivant au maître de poste.

Lorsqu’il se fit un peu tard, la « coffee-room » de l’hôtel devint un parfait désert. Je pus y réfléchir à ce que j’avais fait dans l’après-midi, tout aussi à mon aise que si la maison m’eût appartenu. Avant de remonter dans ma chambre, j’avais donc repassé avec attention, d’un bout à l’autre, mon extraordinaire entrevue avec mistress Catherick ; et j’avais pu vérifier, tout à loisir, les conclusions que j’avais tirées à la hâte, durant la première moitié du jour. La sacristie de l’église du Vieux Welmingham fut le point de départ d’où ma pensée se fraya lentement un chemin dans tout ce que j’avais entendu dire ou vu faire à mistress Catherick.

Au moment où mistress Clements avait mentionné devant moi, pour la première fois, les abords de la sacristie, j’avais remarqué que c’était là, de tous les endroits possibles, celui que sir Percival eût dû choisir le dernier comme théâtre de ses rendez-vous clandestins avec la femme du clerc de la paroisse. Sous cette impression, et sans être influencé par aucune autre, j’avais mentionné