Page:Collins - La Femme en blanc.djvu/653

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

son mariage, et, comme préliminaire à d’autres recherches, de vérifier son nom de fille et son apparentage.

D’un autre côté, en supposant vraie la seconde de mes interprétations, quelle avait pu être cette brèche secrète à la réputation de la mère de sir Percival ? Me rappelant ce que Marian m’avait dit du père et de la mère de l’orgueilleux baronnet, et de l’isolement suspect dans lequel ils avaient toujours voulu vivre, je me demandai, à partir de ce moment, si, après tout, il n’était pas bien possible qu’ils n’eussent jamais été mariés. Pour ceci encore, le registre de l’état civil pouvait, en me fournissant la preuve écrite du mariage, lever d’un coup tous les doutes. Mais où trouver ce registre ? Arrivé là, je repris en sous-œuvre les conclusions précédemment formées ; et le même procédé logique qui m’indiquait où avait pu être commis le crime caché, me désigna aussi, comme recélant le registre, la sacristie du Vieux-Welmingham.

— Tels étaient les résultats de mon entrevue avec mistress Catherick, telles étaient les considérations diverses, mais convergeant toutes sur un seul point, qui décidèrent le cours de mes démarches dans la journée du lendemain.

La matinée était couverte et triste, mais il ne pleuvait point. Je laissai à l’hôtel mon sac de nuit, que je devais venir y reprendre ; après avoir demandé mon chemin, je partis à pied pour l’église du Vieux-Welmingham.

C’était une promenade d’un peu plus de deux milles, sur un terrain qui graduellement s’élevait toujours.

Au sommet de la pente, se dressait l’église, — ancien édifice battu des vents, flanqué d’épais contre-forts, et, sur sa façade, ayant une tour carrée assez grossièrement construite. La sacristie, au chevet, était séparée de l’église, et semblait dater de la même époque. Autour de l’antique bâtiment se montraient çà et là les restes ruinés du village que mistress Clements m’avait décrit, comme ayant jadis servi de résidence à son mari, et comme abandonné depuis longtemps, au profit de la ville neuve, par l’élite de sa population. Quelques-unes des maisons vides, démantelées en partie, n’avaient plus que la coque