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CINQUIÈME NARRATION


LE RÉCIT REPRIS PAR FRANKLIN BLAKE


CHAPITRE I


Peu de mots suffiront pour compléter la narration empruntée au journal d’Ezra Jennings.

En ce qui me concerne, j’ai seulement à dire que je m’éveillai dans la matinée du 26, parfaitement ignorant de tout ce que j’avais fait et dit sous l’influence de l’opium, depuis le premier moment où l’effet de la drogue dut se faire sentir, jusqu’à celui où j’ouvris les yeux dans le salon de Rachel.

Je ne me crois pas tenu à rendre compte en détail de ce qui eut lieu après mon réveil. Je me bornerai à dire en gros que Rachel et moi, nous nous entendîmes à merveille avant qu’un mot d’explication eût été échangé entre nous.

Je ne puis, ni Rachel non plus, assigner aucune cause à la rapidité de notre réconciliation. Monsieur et madame, daignez vous reporter à l’époque où vous vous aimiez passionnément, et vous saurez alors aussi bien que je le sais moi-même ce qui arriva après qu’Ezra Jennings eut fermé la porte du salon.

Il n’y a pourtant pas d’indiscrétion à ajouter que nous eussions certainement été surpris par Mrs Merridew, sans la présence d’esprit de Rachel. Elle entendit le bruit des vêtements de la vieille dame dans le corridor, et courut immédiatement à sa rencontre. J’entendis Mrs Merridew dire :

« Eh bien, qu’y a-t-il ? »

Et Rachel lui répondre :