Page:Collins - Le Secret.djvu/252

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mistress Frankland pouvaient imaginer un meilleur moyen d’ouvrir des communications avec Andrew Treverton, ou encore s’ils avaient découvert inopinément quelque méthode pour obtenir les renseignements qui leur manquaient, le docteur Chennery était tout disposé à subordonner ses idées aux leurs. En tout cas il devait les prier, en terminant, de se rappeler qu’il envisageait leurs intérêts comme les siens propres, et mettait à leur disposition tous les services qu’ils pourraient réclamer de lui.

Il ne fallut pas longtemps méditer sur cette amicale épître pour que Rosamond et son mari se sentissent convaincus qu’ils devaient, en toute reconnaissance, accepter l’offre du bon ministre. La démarche proposée offrait, on ne devait pas en douter, peu de chances de succès : mais, d’un autre côté, qu’attendre de favorable des investigations qu’ils pouvaient, d’eux-mêmes et sans aide, accomplir à Porthgenna ? Au moins y avait-il place pour un vague espoir dans cette requête du docteur, laquelle peut-être produirait quelques résultats : mais qu’espérer, pour l’éclaircissement d’un mystère relatif à une seule pièce, de recherches faites au hasard, dans une ignorance absolue de l’objet à découvrir, à travers deux rangées de chambres dont le nombre s’élevait à seize ? Influencée par ces considérations, Rosamond répondit au ministre, en le remerciant de ses bontés, pour le prier d’entrer en rapport avec Andrew Treverton, ainsi qu’il l’avait proposé lui-même, et cela dans le plus bref délai possible.

Le docteur Chennery se consacra, sans désemparer, à l’élaboration de son importante épître, prenant soin de n’invoquer, à l’appui de sa demande, que des raisons d’antiquaire ; sa prétendue curiosité au sujet des dispositions intérieures de Porthgenna-Tower, il l’attribuait à ses anciennes relations avec la famille Treverton, et à l’intérêt que devait naturellement lui inspirer le vieux manoir auquel se rattachaient si étroitement et leur nom et la destinée de leur race. Après en avoir appelé aux souvenirs de jeunesse qu’Andrew pouvait avoir conservés, il faisait un pas de plus, et hasardait une allusion aux vieux livres de la bibliothèque, parmi lesquels il avait idée, ajoutait-il, qu’on pourrait trouver quelque plan, quelque inventaire ou état de lieux, à l’aide duquel se combleraient les lacunes qui existeraient dans les souvenirs de M. Treverton relatifs aux noms et à la disposition des appartements du pavillon nord. Avant de conclure, il prenait la liberté d’ajouter que