Page:Collins - Le Secret.djvu/253

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le prêt de n’importe quel document pouvant éclairer la question ainsi posée, ou même la simple permission d’en faire faire extrait, serait un véritable service, dont il tiendrait le plus grand compte : et, dans un post-scriptum, il avait soin d’insinuer que, pour épargner à M. Treverton toute espèce de dérangement, on irait, le lendemain même du jour où la lettre lui aurait été remise, chercher la réponse qu’il pourrait y vouloir faire.

Après avoir ainsi complété sa missive, le ministre, augurant d’ailleurs assez mal de ce qui devait en résulter, l’adressa sous enveloppe à son homme d’affaires, à Londres, en le priant d’ailleurs de la faire parvenir par l’entremise d’une personne sûre, laquelle, dès le lendemain, irait prendre la réponse.

Trois jours après le départ de cette lettre, on n’avait encore aucune nouvelle du docteur Chennery. Rosamond obtint enfin de ses médecins l’autorisation de voyager. Prenant congé de M. Orridge, auquel on promit, à plusieurs reprises, de lui faire savoir où en seraient les recherches relatives à la chambre aux Myrtes, M. et mistress Frankland partirent de West-Winston, et, pour la troisième fois, se remirent en route vers Porthgenna-Tower.



CHAPITRE II.

Le commencement de la fin.


Lorsque le messager chargé de la lettre du docteur Chennery parvint, non sans peine, à la porte du jardin, et, carillonnant à tour de bras, mit en émoi les hôtes du cottage de Bayswater, le personnel de la maison Andrew Treverton s’occupait à boulanger. Cet homme ayant sonné à trois reprises différentes, une voix rauque se fit entendre à lui de l’autre côté du mur ; elle le sommait de laisser la cloche en repos.

« Qui êtes vous, ajoutait-elle, et que diable avez-vous à faire ici ?

— Une lettre pour M. Treverton, répondit le messager, qui s’écarta respectueusement de la porte, troublé par une si énergique adjuration.