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COLONNE

Situé sur une hauteur, à une assez bonne distance du rivage, ce monument qui peut, par la solidité de sa construction, rivaliser avec la colonne de la place Vendôme, domine majestueusement le pays d’alentour. De sa plate-forme la vue s’étend à plus de vingt lieues en mer. Par un beau temps les côtes d’Angleterre apparaissent fort bien aux regards, et les blanches falaises de Douvres, se dessinant sur un fond de vapeur, tranchent sur l’horizon de la manière la plus pittoresque.

Lors de la solennité du 24 août 1824, véritable prise de possession au nom de la Légitimité, il avait été constaté qu’il fallait, pour que le monument fût complet, faire les bas-reliefs, terminer l’enceinte de la colonne, le dallage, etc., etc. C’était peu de chose relativement au monument entier, mais c’était beaucoup si l’on veut se rappeler tous les mauvais vouloirs des administrations qui, pour le malheur de la province, se succèdent si souvent dans la capitale. Je me souviens qu’en 1825, à la chambre des Députés, la commission du budget émettait des craintes sur les souvenirs que pouvait rappeler la colonne, même après la précaution que l’on avait prise de la défigurer si complétement. Le plus curieux c’est que, presque au même moment, madame la duchesse de Berry, se trouvant à Boulogne, visitait cette colonne regardée comme séditieuse, et en faisait acheter une copie pour mettre dans son cabinet des Tuileries !…

En avril 1829, le ministre de l’intérieur avait décidé,