Page:Columelle - L'Économie rurale, Tome 2, trad Du Bois, 1845.djvu/101

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Du cytise.

XII. Il importe beaucoup de posséder sur une terre une forte quantité de cytise, puisqu’il est très utile aux poules, aux abeilles, aux chèvres, aux bœufs et à toute espèce de bestiaux : tant parce qu’il les engraisse promptement, et qu’il procure aux brebis une grande abondance de lait, que parce qu’il peut fournir huit mois un fourrage vert, et ensuite un fourrage sec. D’ailleurs le cytise pousse promptement dans toute espèce de champ, quelle que soit sa maigreur. Il ne souffre aucun dommage de ce qui nuit aux autres végétaux. Si les femmes même viennent à manquer de lait, il faut faire macérer dans de l’eau du cytise sec, qu’on devra laisser tremper toute une nuit, et en mêlant le lendemain trois hémines de son suc exprimé avec une petite quantité de vin, on obtiendra un breuvage au moyen duquel la santé des mères sera consolidée en même temps que l’abondance de leur lait sera profitable à leurs enfants. On peut semer le cytise en automne vers les ides d’octobre, ou bien au printemps. Quand la terre a été convenablement labourée, dressez-la en petites planches et, en automne, sentez la graine de cytise, comme on sème la dragée. Au printemps, disposez votre plant, et placez-le à la distance de quatre pieds en tous sens. Si vous n’avez pas de graine, plantez des cimes de cytise à l’époque du printemps, et buttez-les avec de la terre bien fumée. S’il ne survient pas de pluie, arrosez pendant les quinze premiers jours ; dès qu’il commencera à pousser des feuilles, sarclez-le, et au bout de trois ans coupez-le et donnez-le à votre bétail. En vert, quinze livres de cytise suffisent pour le cheval, vingt pour le boeuf, et proportionnellement pour les autres bestiaux.