Page:Columelle - L'Économie rurale, Tome 2, trad Du Bois, 1845.djvu/11

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Récemment notre cher M. Trebellius, me demandant des renseignements sur le mesurage des champs, prétendait qu’après avoir enseigné la manière de travailler la terre avec la houe à deux dents, je devais, comme complément indispensable, dire comment on peut ensuite la mesurer ; mais je lui répondis que c’était le devoir, non d’un agriculteur, mais d’un arpenteur, puisque les architectes eux-mêmes, qui doivent être experts dans l’art des mesures, ne daignent pas fixer celle des édifices achevés dont ils ont ordonné la construction : ils prétendent que l’une de ces opérations concerne leur profession, et que l’autre est du ressort de celui qui mesure les bâtiments terminés, et fait le calcul du travail qu’ils ont fait exécuter : ce qui me confirme dans mon opinion, ce qu’on doit pardonner à notre science, si elle se borne à dire comment on doit faire chaque chose, sans entrer ensuite dans les calculs pour en déterminer l’importance. Toutefois, Silvinus, puisque, vous aussi, vous me demandez à titre d’ami l’explication des mesures dont nous faisons usage, je vais me rendre à ce que vous exigez de moi ; mais vous ne devez plus douter qu’un tel travail appartient plutôt à la géométrie qu’à l’agriculture, et vous me pardonnerez si je commets quelque erreur dans une partie dont je ne m’attribue pas la connaissance. Revenons à notre objet. Quelle que soit la forme des surfaces, elle est soumise à la mesure du pied, qui est de seize doigts, et qui, multiplié, donne le pas, les actes, les climats, les jugères, les stades et les centuries, et des espaces plus étendus encore. Le pas se compose de cinq pieds ; le petit acte, comme dit M. Varron, offre une largeur de quatre pieds sur une longueur de cent vingt. Le climat présente soixante pieds en tout sens. L’acte carré a cent vingt pieds sur tous ses côtés. Le