Page:Columelle - L'Économie rurale, Tome 2, trad Du Bois, 1845.djvu/247

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doit donner à la brebis autant de fort vinaigre qu’elle en peut avaler, ou lui verser avec une petite corne, dans la narine gauche, environ trois hémines de vieille urine d’homme chaude, et lui faire avaler deux onces d’axonge.

Le feu sacré, que les bergers appellent érésipèle, est aussi une maladie incurable. Si on ne l’arrête pas au premier animal attaqué, il se répand contagieusement sur tout le troupeau, qui ne souffre, dans ce cas, ni les médicaments ni le secours du fer, car le plus léger attouchement l’irrite. Toutefois, les fomentations de lait de chèvre ne sont pas inutiles, quoique sa vertu se borne à calmer la violence des ardeurs de la peau et à différer plutôt qu’à empêcher la perte du troupeau.

Mais Bolus de Mendès, célèbre auteur égyptien, dont les écrits, appelés Ὑπομνήματα par les Grecs, ont paru sous le pseudonyme de Démocrite, est d’avis, pour cette maladie, de visiter souvent et soigneusement le clos des brebis, et, dans le cas où l’on y reconnaîtrait l’existence du mal, de creuser sans délai à la porte de la bergerie une fosse pour y enterrer vive, et placée sur le clos, la brebis malade, et, quand cette fosse est comblée, d’y laisser passer tout le troupeau : cette pratique arrête incontinent l’épizootie.

[18] La bile, qui n’est pas moins pernicieuse aux brebis en été, s’expulse en leur faisant boire de l’urine d’homme vieille, laquelle est aussi un remède pour la jaunisse. Si un mouton souffre de la pituite, on lui introduit dans les narines des tiges d’origan ou de pouliot sauvages, enveloppées de laine, et on les y remue jusqu’à ce que l’animal éternue. Les fractures des jambes, chez les bêtes à laine, se traitent de la même manière que celles des