Page:Columelle - L'Économie rurale, Tome 2, trad Du Bois, 1845.djvu/257

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Du traitement des chèvres malades.

VII. [1] Quand les autres espèces de bestiaux sont attaquées de maladies contagieuses, le mal et la langueur les font d’abord maigrir ; les chèvres seules, quoique grasses et gaies, tombent tout à coup comme si le troupeau succombait sous quelque ruine. Cet accident provient surtout de l’abondance de la nourriture. C’est pourquoi, dès qu’une ou deux chèvres sont atteintes de maladie contagieuse, il faut les saigner toutes, les priver de nourriture tout le jour, et pendant les quatre heures du milieu de la journée les tenir renfermées dans un enclos.

[2] Si elles souffrent d’un autre mal, on les traitera avec du roseau et des racines d’aubépine soigneusement écrasés avec des pilons de fer, et mêlés avec de l’eau de pluie, la seule qu’alors on devra leur permettre de boire. Si ce remède est impuissant contre la maladie, il faut vendre le troupeau, ou, si cela ne peut se faire, l’abattre pour le saler. Plus tard, on se procurera un autre troupeau ; mais on laissera passer l’époque insalubre de l’armée, de manière à attendre l’été si on se trouve en hiver, et le printemps si on est en automne.

[3] S’il n’y avait que quelques bêtes malades, on leur donnerait à l’étable les mêmes remèdes qu’aux brebis. En effet, si leur peau était distendue par la lymphe, maladie que les Grecs nomment ὕδρωψ (hydropisie), on pratiquerait une légère incision à la peau, sous l’épaule, pour faire écouler le liquide vicié, et l’on mettrait sur la plaie un emplâtre de térébenthine.

[4] Si, après le part, les organes de la génération restaient enflés, ou si le délivre n’était pas complètement expulsé, on administrerait à la chèvre un setier de vin cuit, ou, à défaut de cette liqueur,