Page:Columelle - L'Économie rurale, Tome 2, trad Du Bois, 1845.djvu/271

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c’est parce que celle qui en nourrit un plus grand nombre est épuisée en peu de temps. Quand elle allaite, on doit la réconforter avec de l’orge cuite, pour qu’elle ne soit pas réduite à une extrême maigreur, et qu’il n’en résulte pas quelque accident fâcheux.

[14] Un porcher soigneux balaye fréquemment l’étable à cochons et plus souvent encore les loges : car quoique ces animaux, pendant qu’ils sont à la pâture, se vautrent dans l’ordure, ils n’en exigent pas moins un toit très propre. Voilà à peu près les soins qu’il faut prendre des porcs dans leur bon état de santé.

Du traitement des porcs malades.

X. Pour ne point déroger à l’ordre que nous avons suivi, nous parlerons ici des soins à donner aux porcs malades. On reconnaît que les truies ont la fièvre, quand, penchant la tête, elles la portent de côté ; quand, après avoir un peu couru, elles s’arrêtent tout à coup au mi-lieu des pâturages, et qu’elles tombent frappées de vertige.

Il faut observer de quel côté elles tiennent la tête penchée, pour leur pratiquer une saignée à l’oreille du côté opposé. On devra aussi leur ouvrir, à la distance de deux doigts des fesses, endroit où elle est assez considérable, la veine qu’elles ont sous la queue, après l’avoir frappée avec un sarment. Quand la veine est suffisamment gonflée par les coups qu’elle a reçus, le fer ouvre un passage au sang, qu’on arrête ensuite au moyen d’une bandelette d’écorce de saule, ou même d’orme.

A la suite de cette opération, on retient la bête un ou deux jours dans l’étable, et on lui donne, à discrétion, de l’eau tiède dans laquelle on a délayé un setier de farine d’orge. On tire du sang sous la langue aux porcs scrofuleux ; et quand il en a suffisamment jailli, il convient de frotter tout l’intérieur de la bouche avec du sel égrugé et de la farine de blé. Certaines personnes pensent les traiter plus efficacement,