Page:Columelle - L'Économie rurale, Tome 2, trad Du Bois, 1845.djvu/277

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Je crois encore devoir parler d’une chose qui intéresse la religion du père de famille : il y a quelques truies qui mangent leurs portées. Un tel événement ne doit pas être considéré comme un prodige : car de tous les bestiaux, les truies supportent le moins la faim, à tel point que, lorsqu’elles manquent de nourriture, elles dévorent quelquefois, si on ne les en empêche, non seulement les petits des autres truies, mais même les leurs propres.

Des chiens.

XII. Si je ne me trompe, j’ai traité avec assez d’exactitude du gros et du menu bétail, ainsi que des gardiens,qui, tant dans la ferme qu’au dehors, doivent consacrer tous leurs instants aux soins et à la surveillance que réclament les troupeaux et les quadrupèdes. Ainsi que je l’ai promis dans le livre précédent, je vais maintenant parler des gardiens muets, quoique ce soit à tort que l’on qualifie ainsi le chien : car quel est l’homme qui annonce plus clairement et d’une voix plus forte les bêtes féroces et les voleurs, que ne le fait le chien par son aboiement ? quel domestique aime plus san maître ? quel compagnon est plus fidèle ? quel gardien plus incorruptible ? Peut-on trouver une sentinelle plus vigilante ? enfin, y a-t-il un défenseur et un vengeur plus courageux ? C’est pourquoi un des premiers soins du cultivateur est de se pourvoir d’un chien, et de le bien entretenir, puisqu’on lui confie la garde de la métairie, des produits de la terre, de la famille et des troupeaux.

ll y a trois choses à considérer dans son acquisition et dans son entretien. En effet, une espèce de chiens a pour mission d’éventer les embuscades dressées par des hommes, et de garder la métairie et ses dépendances ; une autre espèce, celle de repousser les attaques des malfaiteurs et