Page:Columelle - L'Économie rurale, Tome 2, trad Du Bois, 1845.djvu/285

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année, et ne propagent plus après dix ans.

Dans les six premiers mois, pendant leur accroissement, il ne faut pas laisser courir les jeunes chiens, à moins que ce ne soit pour jouer et folâtrer avec leur mère ; passé ce temps, il faut les tenir enchaînés tout le jour, et les lâcher pendant la nuit. On ne doit jamais permettre qu’une nourrice étrangère allaite les chiens dont on veut conserver la bonne espèce dans toute sa pureté : en effet, le lait et le caractère de la mère produisent toujours un meilleur effet sur le caractère et les forces du corps de son petit.

Si, après avoir mis bas, une chienne vient à manquer de lait, il conviendra de donner, préférablement à tout autre, du lait de chèvre aux jeunes chiens jusqu’à ce qu’ils aient quatre mois. Il ne faut pas leur donner des noms trop longs, afin qu’ils les entendent plus promptement lorsqu’on les appelle, ni de plus courts que ceux que l’on énonce en deux syllabes : tels que Σκύλαξ (Jeune chien) en grec, Ferox (Fier) en latin ; Λάκων (Chien de Laconie) en grec, Celer (Léger à la course) en latin ; ou, s’il s’agit d’une femelle, Σπουδὴ, Ἀλκής, Ῥώμη (Zèle, Vaillance, Force) en grec, Lupa, Cerva, Tigris (Louve, Biche, Tigresse) en latin.

Quarante jours après leur naissance, on coupe la queue aux chiens. Il existe un nerf qui s’étend à travers les vertèbres de l’échine jusqu’à la dernière articulation de leur queue : on le saisit avec les dents, et, après l’avoir un peu tiré à soi, on le rompt. Moyennant cette précaution, la queue ne se prolonge pas désagréablement, et, comme l’affirment plusieurs bergers, les chiens sont préservés de la rage, qui, pour eux, est une maladie mortelle.

Des maladies des chiens et de leur traitement.

XIII. Pendant presque tout l’été les mouches ulcèrent les oreilles des chiens, au point que souvent ils finissent