Page:Columelle - L'Économie rurale, Tome 2, trad Du Bois, 1845.djvu/29

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pour les plants, d’après l’étendue qu’il plaira de fixer aux distances. Après avoir suffisamment parlé de la mesure des terrains et du nombre des plants à y établir, je reviens à l’ordre que je m’étais imposé.

De la culture de la vigne dans les provinces.

IV. J’ai constaté que les provinces cultivent plusieurs variétés de vignes ; mais de celles que j’ai examinées, les meilleures sont celles qui, comme des arbustes, se soutiennent sur une courte tige, d’elles-mêmes et sans échalas ; ensuite celles qui, attachées à cet appui, sont individuellement fixées à leur joug : les vignerons les appellent cantériées ; puis celles qui sont entourées de roseaux fichés en terre, et qui, fixées à ces appuis, s’y contournent en forme de cercle : quelques personnes leur donnent le nom de characates. La moins bonne variété est l’espèce des vignes couchées sur le sol, qui, à la sortie du cep, sont aussitôt comme jetées à terre, où elles restent étendues. Toutes, au reste, sont à peu près soumises au même mode de plantation : car on les dépose ou dans des fosses ou dans des rigoles ; chez les nations étrangères, en effet, les vignerons ne connaissent pas notre labour à la houe à deux dents, instrument qui d’ailleurs serait peu utile dans leurs terrains naturellement légers et meubles, « Qualités que nous imitons par le labour à la charrue. » dit Virgile, et aussi par le travail à la houe à deux dents. C’est pourquoi la Campanie, qui pourrait, vu son voisinage, prendre exemple sur nous, ne fait pas usage de cette manière de cultiver, parce que la légèreté de sein sol exige moins de travail ; quant aux provinces dont la