Page:Columelle - L'Économie rurale, Tome 2, trad Du Bois, 1845.djvu/317

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

cette fumée les préserve de la pépie, qui les fait promptement périr tant qu’ils sont jeunes.

[17] Après cela, on les renferme avec leur mère dans une cage, et on les nourrit avec de la farine d’orge cuite dans de l’eau, ou bien avec de la farine d’adoréum détrempée avec du vin, données en petite quantité : car il faut surtout éviter les indigestions. C’est pourquoi on les retiendra trois jours dans la cage avec leur mère ; puis, avant de les en laisser sortir pour qu’ils prennent d’autre nourriture, on les tâtera tous pour voir s’il ne leur est rien resté de la veille dans le jabot : s’il n’était pas vide, c’est qu’il y aurait indigestion, et il ne faudrait pas les laisser manger avant que la digestion soit parfaite.

[18] On ne permettra pas que ces jeunes poulets s’écartent : ils seront retenus près de la cage, et nourris de farine d’orge jusqu’à ce qu’ils aient pris de la force. Il faut les préserver du souffle des serpents, dont l’odeur est si pestilentielle qu’elle les fait tous périr. On obvie à cet accident, en brûlant à de courts intervalles de la corne de cerf, ou du galbanum, ou des cheveux de femme : toutes substances dont les émanations détruisent l’effet de cette odeur pestilentielle.

[19] On veillera à ce que les poulets soient tenus dans une température tiède, car ils ne peuvent supporter ni la grande chaleur, ni le froid ; le mieux est de les retenir renfermés dans le poulailler avec leur mère, et d’attendre quarante jours pour les laisser courir en liberté. Au surplus, dans les premiers jours de leur existence, qui sont comme leur enfance, il faut les prendre pour les visiter, leur arracher les petites plumes de dessous la queue, pour qu’elles ne se souillent pas d’excréments qui s’y durciraient