Page:Columelle - L'Économie rurale, Tome 2, trad Du Bois, 1845.djvu/321

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toute espèce de raisins. Il en est de même des figues sauvages, qui, données cuites avec leur nourriture, les dégoûtent de la figue cultivée.

[24] Comme pour tous les autres animaux de la ferme, on est dans l’usage de choisir les meilleures poules et de vendre les moins bonnes ; on observe aussi d’en diminuer le nombre tous les ans en automne, temps où elles cessent. de produire. On se défera donc des vieilles, c’est-à-dire de celles qui auront plus de trois ans, et de celles qui sont ou peu fécondes ou mauvaises nourrices, et surtout de celles qui mangent leurs oeufs ou ceux des autres poules : on vendra aussi celles qui auront commencé à chanter comme les mâles ou à gratter la terre comme eux ; on ne gardera pas, non plus, les poulets tardifs qui, nés après le solstice d’été, ne peuvent pas acquérir un accroissement suffisant. On n’en usera pas de même à l’égard des coqs : on conservera ceux qui sont courageux tant qu’ils pourront féconder leurs femelles : car, dans cette espèce d’oiseaux, un bon mâle est difficile à trouver.

[25] A l’époque où les poules cessent de pondre, c’est-à-dire après les ides de novembre, on leur supprime les aliments coûteux ; on leur donne du marc (le raisin, qui les nourrit assez bien quand on y joint de temps en temps des criblures de froment.

Des oeufs.

VI. [1] La conservation des oeufs pendant un long espace de temps n’est pas, non plus, étrangère à nos soins. On les conservera très bien durant l’hiver, en les recouvrant de balles de céréales, et, durant l’été, en les enfonçant dans du son. Avant de les placer ainsi, quelques personnes les couvrent, pendant six heures, de sel égrugé, puis les essuient et les enfouissent dans les balles ou dans le son ; d’autres entassent dessus des fèves entières, et un