Page:Columelle - L'Économie rurale, Tome 2, trad Du Bois, 1845.djvu/325

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lorsqu’on se sera assuré, en leur tâtant le jabot, qu’il n’y reste rien du repas précédent.

[4] Ensuite, quand l’oiseau est rassasié, on descend sa cage pour le laisser un peu sortir, non pour qu’il courre au dehors, mais pour qu’il puisse s’éplucher avec son bec et se débarrasser des insectes qui le piquent ou le mordent. Telle est à peu près la méthode commune aux engraisseurs. Quant aux personnes qui veulent non seulement engraisser leurs volailles, mais encore les vendre tendres, elles détrempent la farine d’orge, dont nous avons parlé, avec de l’eau fraîchement miellée, et les gorgent avec ces substances. Il y a des gens qui engraissent leurs poules en leur donnant du pain de froment détrempé dans un mélange de trois parties d’eau et d’une partie de bon vin. Soumises au régime le premier jour de la lune (ce qu’il faut aussi observer), elles seront parfaitement grasses vingt jours après.

[5] Si elles viennent à prendre en dégoût cette nourriture, il faudra en diminuer la ration pendant autant de jours qu’il s’en sera écoulé depuis qu’elles sont en mue ; de manière toutefois que la durée de l’engraissement ne dépasse pas le vingt-cinquième jour de la lune. Il est, du reste, de principe que les plus fortes volailles doivent être destinées aux tables somptueuses : par ce moyen, le prix qu’on en retirera sera en rapport avec la peine et la dépense qu’elles auront occasionnées.

De l’éducation des ramiers et des pigeons, et de la construction des colombiers.

VIII. [1] On réussit très bien par la même méthode à rendre très gras les ramiers et les pigeons de colombier, quoiqu’il n’y ait pas autant de bénéfice à les engraisser qu’à les élever. Au reste, les soins qu’on en prend ne sont pas étrangers au travail d’un bon cultivateur. Dans les endroits où on les laisse en liberté ils coûtent peu : on leur assigne pour séjour des tours élevées ou le point le plus haut des édifices, d’où, par des fenêtres ouvertes, ils