Page:Columelle - L'Économie rurale, Tome 2, trad Du Bois, 1845.djvu/33

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de leurs lignes, afin de faciliter le passage du fossoyeur ou du laboureur. Il n’y a pas d’autres soins à prendre pour la plantation que ceux que j’ai indiqués dans le troisième livre de cet ouvrage. Toutefois le Carthaginois Magon ajoute, relativement à cette plantation, que l’on doit placer le jeune plant de manière que toute la fosse ne soit pas aussitôt remplie de terre, mais à peu près à moitié : le reste sera comblé progressivement dans l’espace de deux ans : il pense qu’ainsi la vigne est forcée à pousser ses racines par en bas. Je ne nierai pas que ce procédé ne soit utile dans les fonds secs ; mais là où la terre est naturellement humide ou bien le ciel pluvieux, je ne crois pas qu’il faille agir ainsi. En effet, une trop grande humidité, s’arrêtant dans les fosses à demi comblées, fait périr le plant avant qu’il soit repris. C’est pourquoi je crois plus utile de remplir les fosses aussitôt après la plantation ; mais, le plant une fois pris, il est à propos, dès l’équinoxe d’automne, de déchausser soigneusement et profondément les jeunes vignes, dont on retranche les radicules s’il s’en est élevé vers la surface du sol, et de recombler la fosse au bout de quelques jours. Ainsi on évitera ces deux inconvénients, d’appeler les racines en haut, et d’exposer des jeunes plants peu vigoureux au dommage que leur occasionnent les grandes pluies. Quand ces jeunes vignes auront acquis de la force, il est hors de doute qu’elles seront puissamment aidées par les eaux du ciel ; en conséquence, dans les contrées où la clémence de l’hiver le permet, il est convenable de laisser les vignes à découvert et de les tenir déchaussées durant toute cette saison. Quant à la qualité des plants les auteurs ne sont pas d’accord entre eux. Les uns pensent qu’il vaut mieux planter tout de suite la vigne en marcotte simple, d’autres en marcotte enracinée : sur cette matière, j’ai déjà