Page:Columelle - L'Économie rurale, Tome 2, trad Du Bois, 1845.djvu/333

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poules. Toutefois les pigeonneaux deviennent plus facilement gras sous leurs mères ; mais il faut, lorsqu’ils sont déjà forts, pas cependant assez pour voler, leur arracher quelques plumes des ailes, et leur casser les pattes pour qu’ils restent toujours à la même place ; il faut aussi donner aux mères une ample nourriture, pour qu’elles puissent en prendre et en donner largement à leurs petits.

[12] Quelques personnes leur lient légèrement les pattes, dans la persuasion qu’en les cassant on occasionne aux oiseaux des souffrances qui les font maigrir ; mais ce procédé n’est point favorable à l’engraissement, parce que les efforts qu’ils font alors pour se débarrasser de leurs liens, les fatigue, et que cette sorte d’exercice les empêche de profiter. La fracture des pattes ne leur occasionne de vive douleur que pendant deux ou trois jours, et leur ôte tout espoir de courir.

De la nourriture des tourterelles.

IX. [1] Il n’est pas nécessaire d’élever des tourterelles, puisque ces oiseaux ne pondent pas et ne couvent point dans les volières. On ne destine à l’engraissement que celles que l’on prend au vol ; et elles demandent, pour cela, beaucoup moins de soins que les autres oiseaux. Toutes les saisons pourtant ne sont pas également favorables : dans l’hiver, quelque peine qu’on se donne, on ne parvient que difficilement à les engraisser ; et pourtant c’est l’époque où elles sont à plus bas prix, parce qu’alors les grives sont en grande abondance.

[2] Dans l’été, au contraire, les tourterelles s’engraissent d’elles-mêmes, pourvu qu’elles ne manquent pas de nourriture, et surtout de millet : non pas que le froment et les autres céréales les engraissent moins bien, mais parce que le millet est plus de leur goût. Au reste, en hiver, on arrive plus facilement à ce résultat, comme aussi pour les ramiers, en leur donnant des boulettes de pain trempé dans le vin, préférablement à toute autre nourriture.

[3] On ne leur fait