Page:Columelle - L'Économie rurale, Tome 2, trad Du Bois, 1845.djvu/337

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insensiblement à rechercher l’eau et la nourriture.

[2] Ces oiseaux, comme les pigeons, désirent un lieu sûr et exposé au soleil ; là, on adaptera dans les parois opposées des murs, que l’on perce à cet effet, des perches transversales, sur lesquelles elles se jucheront quand, rassasiées de nourriture, elles voudront se reposer. Ces perches ne doivent pas être élevées, au-dessus du sol, à une hauteur plus grande que celle à laquelle un homme debout peut atteindre.

[3] On place leur nourriture vers les parties de la volière qui ne se trouvent pas sous les perchoirs, afin qu’elle se maintienne plus propre. Toujours on doit leur donner des figues sèches, soigneusement écrasées et mêlées de farine de blé, et en assez grande quantité pour qu’il en reste.

[3] Quelques personnes mâchent ces figues, et les leur présentent en cet état ; mais cette méthode n’est guère praticable quand on a beaucoup de grives, parce que le loyer des gens qu’on emploie à mâcher n’est pas à bon marché, et qu’ils mangent une partie de ces fruits, qui sont d’une saveur agréable. Beaucoup de personnes pensent que, pour prévenir le dégoût chez les grives, il est bon de varier leur nourriture. Ainsi, on leur offre des graines de myrte et de lentisque, des fruits d’olivier sauvage, des baies de lierre, et aussi des arbouses.

[4] En effet, ces oiseaux recherchent dans les champs ces aliments, bien propres aussi dans les oiselleries à vaincre leurs dégoûts et même à exciter leur appétit : ce qui est très convenable ; car plus ils mangent, plus ils s’engraissent promptement. En même temps on tient toujours, près d’eux, des augets remplis de millet, qui est leur aliment le plus confortable ; car on ne leur donne les fruits dont nous avons parlé que comme un mets délicat.

[5] Les vases dans lesquels on leur fournit une eau fraîche et propre, ne diffèrent pas de ceux du poulailler. M. Terentius Varron assure que, du temps de nos aïeux, chacun de ces oiseaux nourris comme nous venons