Page:Columelle - L'Économie rurale, Tome 2, trad Du Bois, 1845.djvu/341

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plus de soins, et voici ce en quoi ils consistent. On clora d’une muraille élevée un terrain uni couvert d’herbes et de broussailles ; sur trois des côtés du mur on bâtira des galeries, et sur le quatrième deux logements, dont l’un servira d’habitation au gardien, l’autre de gîte aux paons. Ensuite, sous les galeries, on construira, à la suite les uns des autres, des enclos de roseau en forme de cages, semblables à ceux qui sont au-dessus des colombiers. Ces enclos seront partagés par une sorte de grille de roseaux entrelacés, et de manière que de chaque côté il se trouve un accès.

[4] La retraite des paons doit être exempte de toute humidité : c’est pourquoi on fichera dans le sol des rangées de petits poteaux qui présenteront à leur sommet des pointes amincies au moyen de la doloire, pour qu’on puisse y ajuster des perches transversales percées à cet effet. Ces perches, posées sur les poteaux, devront être carrées, pour mieux recevoir l’oiseau qui viendra s’y abattre ; et aussi s’enlever facilement, afin que, soulevées de dessus leurs supports, elles donnent un libre accès aux balayeurs.

[5] Les paons sont très propres à la propagation lorsqu’ils ont trois ans accomplis ; plus jeunes, ils sont stériles ou peu féconds. Comme le mâle a toute l’ardeur du coq, il lui faut cinq femelles : s’il, n’en avait qu’une ou deux, il les cocherait trop souvent, altérerait leurs oeufs à peine formés dans leur ventre, et ne les laisserait pas venir à ternie, en les faisant tomber prématurément de l’oviducte.

[6] A la fin de l’hiver, on excite à l’accouplement les paons et leurs femelles, en leur donnant une nourriture convenable. On obtient surtout ce résultat, en torréfiant, à petit feu, des fèves qu’on leur donnera toutes chaudes, à jeun, tous les cinq jours, en n’excédant pourtant pas la mesure de six cyathes par oiseau.