Page:Columelle - L'Économie rurale, Tome 2, trad Du Bois, 1845.djvu/345

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temps de la ponte, visiter soigneusement le poulailler et y recueillir les oeufs qui s’y trouveront. Plus ils seront donnés frais aux poules qui doivent les couver, plus facilement ils écloront. Ce mode d’incubation est très avantageux pour le père de famille ;

[10] car les femelles du paon qui ne couvent pas, pondent généralement trois fois par an, tandis que les couveuses de cette espèce passent tout le temps de leur fécondité à faire éclore et à élever leurs petits. La première ponte est communément de cinq oeufs ; la seconde, de quatre ; la troisième, de trois ou de deux.

[11] On ne devra pas confier des oeufs de paonne à couver aux poules de Rhodes, qui n’élèvent pas bien même leurs petits ; mais on choisira de vieilles poules de la grande espèce du pays. Pendant les neuf premiers jours de la lune, elles couveront neuf oeufs, dont cinq de paonne et les autres de poule ;

[12] au dixième jour, on enlèvera tous ces derniers pour les remplacer par un égal nombre de la même espèce, afin que le trentième jour de la lune, qui est ordinairement celui de la nouvelle, ils puissent éclore avec les paonneaux. Le gardien, au surplus, doit avoir l’attention de surveiller la couveuse quand elle quitte son nid, qu’il doit visiter souvent, et de retourner avec la main les oeufs de paonne que la poule, à cause de leur grosseur, a de la peine à remuer. Pour s’acquitter de ce soin avec plus de facilité, le gardien marquera d’encre un côté de ces oeufs, pour reconnaître si la couveuse les a retournés.

[13] Au reste, il ne faut pas oublier, comme je l’ai dit, qu’on doit pour cet objet choisir les plus grandes poules de la basse-cour. Si on n’en avait que de médiocre taille, on ne leur donnerait à couver que trois oeufs de paonne et six oeufs de poule. Quand les poussins seront éclos, on les portera à une autre couveuse, et on réunira ensemble les paonneaux pour les confier à une seule poule jusqu’à ce qu’on