Page:Columelle - L'Économie rurale, Tome 2, trad Du Bois, 1845.djvu/347

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en ait formé un troupeau de vingt-cinq.

[14] On ne déplacera, le premier jour, ni les paonneaux ni les poussins ; mais le lendemain on les transfèrera, avec la poule qui doit les élever, dans une cage où, les premiers jours, on les nourrira de farine d’orge détrempée dans du vin, ou aussi bien avec un peu de bouillie cuite de n’importe quelle espèce de blé qu’on aura soin de laisser refroidir. Peu de jours après, on ajoutera à cette nourriture du poireau de Tarente haché menu, et du fromage mou soigneusement égoutté ; car il est reconnu que le petit-lait est nuisible à ces jeunes volatiles.

[15] Les sauterelles aussi, auxquelles on a enlevé les pattes, sont aussi, dit-on, une bonne nourriture pour les paonneaux, et on doit les en repaître jusqu’au sixième mois ; ensuite il suffit de leur jeter de l’orge. Trente-cinq jours après leur naissance, on peut sans danger les conduire aux champs ; car le troupeau suit la poule à son gloussement, comme si elle était sa véritable mère. Le gardien portera dans le champ leur cage fermée ; puis, après avoir attaché à une des pattes de la poule une longue ficelle, il la mettra en liberté, et les paonneaux voltigeront autour d’elle. Quand ils seront bien repus, on les ramènera à la ferme, suivant, comme je l’ai dit, la poule qu’ils entendent glousser.

[16] Les auteurs sont assez d’accord sur ce point, qu’on ne doit pas mener paître, dans le même lieu, d’autres poules qui élèveraient des poussins : car, à la vue des paonneaux, elles cesseraient d’aimer leurs petits et les abandonneraient prématurément, les prenant en aversion parce qu’ils ne seraient ni aussi grands ni aussi beaux que les jeunes paons. Ces oiseaux sont sujets aux mêmes maladies que les